Réaliser un défi en 10 mois : construire une feuille de route partagée et accepter de la faire évoluer

4 avril 2018 par Sophie Miljkovic, équipe EIG

Dans une grande salle, les EIG de la promotion 2 sont assis à des pupitres individuels et discutent entre eux. La promotion 2 des EIG au Liberté Living Lab, qui a préparé cette session “feuille de route” (© Sophie Miljkovic)

Jeudi 8 mars, les Entrepreneur(e)s d’Intérêt Général (EIG) se sont rassemblés pour une session d’accompagnement bimensuel au Liberté Living Lab. L’occasion pour eux de construire la feuille de route de leurs défis et d’identifier les actions à renforcer et/ou à clarifier. Pendant 2 heures, les EIG ont complété une matrice comprenant 12 étapes clés du développement d’un projet. Depuis l’identification des objectifs et des parties prenantes, jusqu’à la phase de tests et de déploiement, en passant par la définition de son offre et l’évolution du produit.

Voici un aperçu des résultats de cet atelier « feuille de route », animé par Marylène Vicari du Liberté Living Lab.

Préparer le terrain

Pour mener un projet à bien, il est nécessaire de le doter de fondations solides. Première étape, donc, définir précisément les objectifs à atteindre. Petite subtilité : distinguer les objectifs stratégiques des objectifs opérationnels d’un défi. Pour Bastien, notre « EIG Link », soutien technique et méthodologique des EIG, « assurer une forme de cohérence entre les défis sur la méthode, l’open source, l’impact… » fait partie de ses objectifs stratégiques. Un exemple d’objectif opérationnel ? « Pérenniser l’infrastructure technique ».

Une fois les objectifs définis, il faut identifier les acteurs clés de son défi. Chaque acteur clé étant une ressource que l’on peut mobiliser, plus on en trouve, mieux c’est ! Conseil appliqué à la lettre par Bastien… tout en acronymes.

Sur une page blanche, sont listés les utilisateurs et les structures-ressources que Bastien a identifiés. Les acteurs-clés identifiés par Bastien. (© Sophie Miljkovic)

Travailler son produit

Le cadre étant posé, il s’agit de construire son offre. Pour cela, rien de tel que d’interroger des personnes compétentes et/ou concernées par le sujet, qu’elles soient utilisatrices ou ambassadrices du produit. En amont, constituer un guide d’entretien, en aval, débriefer à chaud. Et on n’oublie pas de tenir les personnes interrogées au courant de l’utilisation que l’on fait de leurs propos !

Tiphaine et Guillaume de PréviSecours ont d’ailleurs commencé à constituer une liste des personnes qu’ils comptent remercier à la fin de leur projet.

Ensuite, place à la formalisation des problématiques. Plusieurs outils s’offrent au porteur de projet. Par exemple, le « persona » qui permet de faire le portrait-robot d’un utilisateur-type ou encore le « customer journey map » qui retrace les interactions d’un utilisateur-type avec un produit ou un service (entrées de blog à venir sur les approches utilisateurs).

Définir son offre

Voici venu le temps de la définition de la proposition de valeur de son projet. Pour cela on peut recourir aux « value proposition canvas ». L’idée est de répondre aux besoins, désirs et impératifs qui animent l’utilisateur –- ou « pains », « gains » et « customer job ». Plus facile à faire qu’à dire, voici celui d’Elise et de Julien qui travaillent sur le projet Social Connect.

Sur une page blanche, sont représentés deux cercles. Dans le cercle de droite sont notés les besoins, désirs et impératifs d’un utilisateur de l’outil de Social Connect. Dans le cercle de gauche, en miroir du cercle de droite, sont notées les solutions apportées aux besoins, désirs et impératifs de l’utilisateur par l’outil de Social Connect. Le “value proposition canvas” dûment complété par Elise et Julien. (© Sophie Miljkovic)

Elise et Julien ont d’ailleurs anticipé l’étape d’après : organiser son travail. Ils ont fait un choix très clair. Celui du post-it.

Sur un mur blanc, des post-its de couleurs différentes sont rangés en lignes et colonnes très propres. Un des murs du bureau d’Elise et de Julien. Rassurez-vous, les autres sont tout aussi beaux. Et la porte aussi. (© Sophie Miljkovic)

Tester son produit

Après mûre réflexion, une idée prend forme. Ce n’est pourtant que le début (ou presque). Il faut maintenant tester son produit pour mieux l’adapter aux besoins de l’utilisateur. On s’empresse donc de faire des pré-prototypages et des tests rapides, puis d’en analyser les résultats. Coming soon, le récit des tests, post-tests et re-tests des EIG.

Faire grandir son projet

Et là, c’est la phase finale : le produit est prêt, il faut le lancer. Les produits des EIG n’ont pas vocation à conquérir les marchés – service public oblige – mais ils doivent tout de même réussir à s’implanter dans leurs administrations respectives. Pour cela, rien de tel qu’un plan de déploiement consolidé par des actions de pérennisation de son produit. La preuve qu’on peut préparer cette étape dès le début de l’aventure : l’équipe de Lab Santé a déjà organisé des ateliers de formation pour les futurs utilisateurs de son produit. Mais on peut voir encore plus grand. Tous les outils créés par les EIG sont ouverts et peuvent donc être utilisés par d’autres administrations que celle d’origine. Alors pour bien essaimer, on s’entraîne à bien présenter. Et oui, on apprend à faire un elevator pitch (dans le jargon)…

Cette session d’accompagnement avait pour objectif de dessiner une feuille de route globale pour les EIG. Conçue spécialement pour eux, elle n’est pourtant pas gravée dans le marbre et peut être amenée à évoluer. Tout comme les projets d’ailleurs. On vous tient au courant !

Retrouvez la description des projets EIG - Promo 2 sur notre site. Et sur le Github du Programme EIG